Il est le fleuve le plus long du monde et traverse, avec ses affluents, sur environ 6 700 kilomètres, onze pays d’Afrique pour lesquels il est une source d’eau douce souvent vitale. Le Nil est au coeur d’un nouveau différend entre l’Ethiopie et l’Egypte. En cause : la construction par Addis-Abeba d’un mégabarrage, que Le Caire dénonce comme une menace potentielle pour son approvisionnement en eau.
Cet épisode pose, une nouvelle fois, la question récurrente de la gestion des eaux du fleuve. Arguant de traités anciens, l’Egypte estime avoir des droits historiques sur le contrôle du cours d’eau. Une position que n’acceptent plus les autres Etats du bassin du Nil.
Quelle est l’origine des tensions entre l’Egypte et l’Ethiopie ? La crise a éclaté à la fin du mois de mai, lorsque l’Ethiopie a commencé à dévier une partie du Nil Bleu, l’un des deux grands affluents du Nil, pour permettre le début des travaux du « grand barrage de la Renaissance ». Cet ouvrage monumental, dont le coût est estimé à 3,2 milliards d’euros, répond à l’ambition d’Addis-Abeba de devenir la plus grande puissance hydroélectrique du continent.
Le projet n’est pas nouveau, mais cette nouvelle phase a provoqué de vives protestations au Caire. Le 10 juin, le président égyptien, Mohamed Morsi, a déclaré que « toutes les options étaient ouvertes » pour défendre les intérêts du pays. « Si une seule goutte du Nil est perdue, notre sang sera la seule alternative », a-t-il affirmé, poursuivant : « Nous n’appelons pas à la guerre, mais nous n’accepterons…